À la fin de la Révolution, la société va se trouver profondément bouleversée par les mutations économiques et démographiques, les églises sont entrées dans le patrimoine communal et font désormais partie de la restructuration de l’espace des villes et villages. C’est le cas à Monteaux.
La construction d’une nouvelle église résulte d’abord de la vétusté de l’église existante au cimetière, dont quelques vestiges figurent encore dans le mur d’enceinte de celui-ci. Nous ne savons pas bien quand fut édifiée cette église à trois nefs, sans doute au XIIIème, dont une des nefs s’est écroulée en 1774 et ne fut pas reconstruite. Des réparations régulières avaient été effectuées de 1822 à 1842, mais les travaux de confortement coûtent de plus en plus chers et la commune a des projets très importants puisqu’elle doit construire son école dans un délai qui permet d’utiliser la subvention promise par le préfet. Ensuite, la population grandit et s’installe dans le Val, puisque de 1793 à 1856 la population passe de 480 à 738 habitants. La Loire et le train permettent un développement rapide des activités, et du coup les paroissiens sont ainsi éloignés de l’église saint Blaise.
Le conseil municipal constatant l’état de vétusté, le coût des travaux, l’isolement de l’église et le désir des habitants, va alors profiter de l’abandon du projet de construction du pont de Rilly à Veuves en 1854, pour subventionner le projet à hauteur des 16 000 francs réservés à la traversée de la Loire. Depuis 1845, le train s’arrêtait à Onzain, le bureau de poste aux lettres d’Ecure avait été fermé en 1853 et la fréquentation de la poste aux chevaux de Veuves s’affaiblissait.
Le financement de la construction fut laborieusement trouvé, les « temps étant calamiteux », car la somme de 16000 francs n’avait pas été financée, les moyens de la fabrique (groupe de laïcs gérant les biens de l’église) étaient faibles et avec les honoraires d’un grand architecte, Jules de La Morandière, les devis s’élevaient à près de 25000F.
En 1857 de nombreuses réunions vont avoir lieu pour déterminer son emplacement. Quatre projets étaient à l’étude. Tout le monde, préfet, évêque, maire et conseil municipal, fabrique, retient celui de l’emplacement actuel en écartant la place centrale du bourg. Quant à savoir pourquoi l’église nouvelle de Monteaux est orientée Nord-sud et non vers l’Est comme les autres églises, l’explication réside dans l’autorisation donnée par le pape de déroger à une orientation vers le Saint-Sépulcre et donc vers l’Orient, qui dès 1572 considérait qu’il importait plus que le devant visible de l’église soit bien orienté par rapport à la ville, son axe principal et sa grande place. C’est donc le terrain de Mme Lefay qui répondait très bien à cette consigne, en offrant la possibilité d’une façade de l’église tournée vers la rue principale du bourg, aujourd’hui la Rue de la Vallée.
La construction de l’église ne s’est pas déroulée dans un climat serein, c’est le moins que l’on puisse écrire, le devis initial a subi de nombreuses retouches, à la demande de tel ou tel, sans que le conseil municipal en soit informé. Le préfet, Paul Henri de Soubeyrand-Renaud a suivi les travaux de près, les communes n’étant pas autonomes jusqu’en 1982. Le Curé de la paroisse Claude Denis Rodet, nommé curé de Monteaux en 1850, âgé de 34 ans s’est totalement investi dans la construction, puis avec la fabrique dans l’aménagement intérieur, mais s’est attiré la désapprobation du village, lorsque le conseil municipal, qui avait voté la somme de 16000 francs pour solde de tout compte, y compris l’édification d’une sacristie et du presbytère, dut augmenter sérieusement les impôts, recourir à un emprunt exceptionnel autorisé par l’Empereur Napoléon III lui-même, et trouver un financement complémentaire en empruntant auprès des habitants les plus fortunés du village. Les matériaux de l’ancienne église furent même vendus aux entrepreneurs pour soulager le coût final. L’absence de coordinateur efficace avait conduit à des travaux en tous genres non autorisés.
Finalement, le maire en place, Nicolas Guillaume Bouchard, fut contraint à la démission et le curé a été nommé par l’évêque Mgr Pallu du Parc en Sologne. L’église saint Pierre et saint Paul a finalement été consacrée le 24 décembre 1859. C’est le nouveau maire Eugène Diard, demeurant au moulin de Pasnel qui fit achever la construction de la sacristie en 1865 et le presbytère ne fut édifié qu’entre 1867 et 1868.
Le financement de l’opération a duré des dizaines d’années et se terminera vers 1875. Entre-temps la commune aura dû financer les frais de l’occupation prussienne, la construction de la « station » Veuves-Monteaux, et surtout procéder à la construction de sa mairie-école.
Les 70 ans de la libération de Paris, le 25 août 2014, sont pour les Monthéobaldiens l’occasion de mettre en lumière un de nos habitants dont une rue porte son nom: le colonel Rol-Tanguy, né le 12 juin 1908 à Morlaix, mort le 8 septembre 2002 à Paris et inhumé au cimetière de Monteaux. Appartenant à la 28ème division en 1940, il entre dans la clandestinité suite à la débâcle et à l’arrestation de militants communistes. Il crée avec 2 autres militants l’organisation de résistance FTP ( Francs-Tireurs et Partisans ) en 1943. Organisant divers sabotages, il passe à l’état major des FFI ( Forces Françaises de l’Intérieur) en février 1944; son sens du travail, son esprit de décision, ses qualités d’écoute et sa loyauté soudent l’équipe formée de personnes de divers horizons politiques.
Suite aux débarquements de Normandie le 6 juin 1944 et de Provence le 15 août 1944, l’effervescence grandit en région parisienne : il soutient les grèves générales et lance le 19 août l’insurrection de toutes les forces de police et gendarmerie à la barbe de l’occupant. La 2ème D.B. du Général Leclerc entre dans Paris le 25 août, les points d’appuis ennemis sont réduits par la force. La capitulation du général allemand Von Choltitz est remise au général Leclerc et elle a été cosignée par le colonel Rol-Tanguy qui n’avait pas démérité.